Le 25 septembre 2025 marquera le 50e anniversaire du drapeau franco-ontarien. Au-delà des divers événements qui marqueront cet historique anniversaire, c’est aussi l’occasion de se questionner sur la signification d’un tel étendard.
En 1975, à l’Université de Sudbury, naissait un symbole qui allait marquer l’identité franco-ontarienne : le drapeau vert et blanc était hissé pour la première fois lors d’une cérémonie organisée par des étudiants francophones engagés dans la défense de leurs droits linguistiques et culturels.
À cette époque, se souvient Nicole Fortier, la présidente de la Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans (SFOPHO), « ça commençait les mouvements francophones à travers le Canada. C’était aussi un an avant l’avènement du PQ au Québec. On s’est dit qu’on n’avait pas le choix de se définir, de se donner une identité. »
Cinquante ans plus tard, la fleur de lys et le trille se rencontrent toujours sur un drapeau, qui est devenu un repère incontournable pour la communauté.
Si le drapeau vert et blanc sera levé le 25 septembre, à l’entrée du centre commercial Place d’Orléans dans le cadre des célébrations de son 50e anniversaire, celui-ci représente pour la conseillère Laura Dudas « un symbole puissant d’unité et de force pour la communauté. »
Elle a de plus confié à L’Orléanais qu’il rappelait aux élus « l’importance de soutenir les communautés francophones et de s’assurer que leurs voix soient prises en compte dans les décisions municipales. »
Une entrepreneure qui s’affiche
La fondatrice orléanaise de EnTK, l’entreprise franco-ontarienne qui fabrique depuis 2014 divers objets, dont des t-shirts aux couleurs du drapeau franco-ontarien, avec parfois une pointe d’humour, n’allait pas rater l’occasion d’afficher son vert et blanc.
Renée Allard-O’Neill a donc créé pour le 25 septembre un chandail rappelant les 50 ans du drapeau.
Depuis la mise sur pied d’EnTK, la traductrice de métier jette un regard lucide sur sa clientèle : « Il y a ceux qui s’affichent et ceux qui restent discrets, qui font un peu profil bas par rapport à la francophonie. » Si cette dernière catégorie est plus attristante, ça n’empêche pas Renée Allard-O’Neill de continuer de croire en la francophonie ontarienne et de traiter EnTK, un peu comme une entreprise sociale : « Ça me permet de faire certaines commandites », grâce aux réinvestissements qu’elle fait dans sa compagnie.
Que les retardataires restent calmes – pour paraphraser l’un des messages qu’on retrouve sur ses premiers t-shirts ! – s’ils n’ont pas encore acheté leur imprimé du 50e, « oui, j’en ai encore », assure l’entrepreneure franco-ontarienne.
La SFOPHO innove
Pour marquer ce demi-siècle d’existence du drapeau franco-ontarien, la SFOPHO a choisi d’innover. « Cette année, on a décidé de jumeler deux fêtes : celle du drapeau et le lancement de notre livre. C’est un vrai livre de 477 pages! », se réjouit Nicole Fortier.
Intitulé L’histoire d’Orléans (Ontario), d’hier à aujourd’hui, l’ouvrage, fruit du travail de six auteurs, explore l’histoire locale à travers ses volets religieux, éducatifs, économiques et sociaux.
Le lancement officiel aura lieu le dimanche 28 septembre, dans la salle rénovée du sous-sol de l’église d’Orléans.
Pour Mme Fortier, l’événement est hautement symbolique : « On dit qu’on parle du drapeau, mais nous, c’est sur toute la francophonie orléanaise à travers le temps dont on parle. »
Un drapeau porté bien haut qui soulignera le lancement d’un ouvrage de taille pour rappeler que la francophonie ontarienne est bien vivante, enracinée et tournée vers l’avenir.