Le gouvernement libéral a lancé, en 2021, le Système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, le SPAGJE, les deux objectifs du projet étant de créer de nouvelles places en garderies et d’offrir un tarif de 10 $ par jour par enfant d’ici le mois de mars 2026.
À un peu moins de six mois de l’échéance, des garderies d’Orléans attestent avoir pu abaisser leurs tarifs et, dans certains cas, accueillir davantage de clients, mais rappellent que plusieurs facteurs pèsent dans la balance.
La présidente-directrice générale de la garderie La Coccinelle, Francine Beaudoin, commence en précisant que le programme gouvernemental n’a pas d’incidence sur le nombre de places offertes par son service de garde étant donné qu’elle se sert de locaux d’écoles pour desservir ses clients. « Nous avons une place pour tous les enfants qui en ont besoin dans ces programmes, grâce aux locaux que les écoles mettent à notre disposition. »
Puisque les tarifs sont désormais moindres, Mme Beaudoin observe néanmoins une augmentation des inscriptions dans ses programmes, surtout pour les enfants de 4 à 5 ans. À noter que les enfants de 6 à 12 ans ne sont pas éligibles aux tarifs réduits du SPAGJE.
Cette dernière précise également que si les poupons, bambins, et enfants au niveau préscolaires sont éligibles aux tarifs réduits par le programme fédéral, « nos locaux de garderies ont une limite du nombre d’enfants que nous pouvons accueillir par pieds carrés, en lien avec la Loi de 2014 sur la garde d’enfants et la petite enfance ».
Quoi qu’il en soit, Francine Beaudoin laisse entendre qu’elle serait très heureuse de pouvoir atteindre la cible de 10 $ par jour d’ici le mois de mars, mais rappelle qu’elle n’a « aucun contrôle sur les décisions de la province à ce sujet, car nous devons suivre les consignes du ministère de l’Éducation de l’Ontario, puisque c’est le ministère de l’Éducation et le gouvernement provincial, qui décident quand et à combien, les tarifs de services de garde seront fixés ».
« Aujourd’hui, les frais de base pour les enfants admissibles dans les programmes de garde d’enfants inscrits au SPAGJE ne doivent pas dépasser 22 $ par jour et c’est ce tarif que nous appliquons à La Coccinelle pour tous les enfants de moins de 6 ans inscrits dans nos programmes », confirme la présidente-directrice générale.
Situation similaire au MIFO
La directrice générale du Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO), Mélanie Routhier Boudreau, confirme pour sa part que le service de garde de l’organisme a bel et bien pu bonifier ses programmes depuis le lancement du SPAGJE.
Le service de garde du MIFO a pu augmenter le nombre de places offertes, rapporte notamment Mme Routhier Boudreau. « Nous collaborons avec la liste d’attente centralisée de la Ville d’Ottawa pour attribuer les places disponibles de manière efficace, en respectant notre capacité physique et budgétaire. »
Le SPAGJE n’est toutefois pas infaillible. Une demande accrue au MIFO « a entraîné un allongement des listes d’attente », regrette la directrice générale. « Cela limite donc temporairement notre capacité à répondre à toutes les familles. »
« À ce jour, la mise en œuvre du programme de réduction des tarifs pour les familles progresse de manière cohérente, ce qui nous permet de rester prudemment optimistes quant à l’atteinte de ses objectifs », croise toutefois les doigts Mélanie Routhier Boudreau.
À l’heure actuelle, les tarifs du service de garde du MIFO sont sensiblement les mêmes que la garderie La Coccinelle.