La pluie était peut-être au rendez-vous le 25 septembre dernier, mais cela n’a pas empêché des milliers d’élèves d’Orléans de célébrer le 50e anniversaire du drapeau franco-ontarien et de souligner le Jour des Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes.
« C’est sûr que c’est un peu dommage [qu’il pleuve], mais il y a un esprit de francophonie dans l’école malgré cela », mentionne Nour Harb, une élève de 12e année à l’École secondaire publique Gisèle-Lalonde.
Pour son collègue en 11e année, Hassan Houssein, « être francophone ce n’est pas juste parler en français, mais choisir de parler en français. Moi, je choisis de faire des activités et de promouvoir le français partout autour de nous. »
Malgré leur sens d’appartenance à la francophonie, les deux élèves sont bien au fait que tout n’est pas rose pour la langue de Molière. « Les adolescents de nos jours ne veulent plus parler en français parce que l’anglais est devenu plus populaire », souligne Hassan.
À titre de Ministre d’esprit et de la culture francophone de son école, c’est un constat qui le désole : « Je trouve que nous devons conserver notre langue et notre culture et notre héritage français. »
Pour contrer le phénomène, Nour suggère de s’habituer à toujours utiliser le français : « On a toujours tendance à commencer avec le “Hello” au lieu du “Bonjour”. On n’agit pas comme si la langue française devrait être utilisée le plus souvent ou le plus couramment », dit cette élève-conseillère auprès du CEPEO.
Selon Maude Guertin St-Pierre, l’animatrice culturelle à Gisèle-Lalonde, il y a toutefois de la lumière au bout du tunnel : « Oui, on se bat contre Netflix, on se bat contre la musique populaire qui est surtout en anglais, mais étant donné l’immigration francophone, nous avons des élèves qui ne parlent même pas l’anglais. En 10 ans, je ne pourrais pas dire que le français a diminué à l’école grâce à la francophonie internationale. »
D’ailleurs, Mme Guertin St-Pierre précise que son école compte en ses murs des élèves provenant de 92 nationalités différentes.
Si le vert et le blanc étaient si fièrement affichés le 25 septembre, c’est probablement en partie grâce aux valeurs R.A.R.E. remises de l’avant au début de l’année scolaire par Ghislain Proulx, le nouveau directeur de l’école.
« Chaque valeur est associée à une journée et il y a un enchainement qui suit. Le premier R est le respect. Le respect de qui nous sommes, de qui on veut devenir et en général. Ceci nous permet de créer le A pour le sentiment d’appartenance à la communauté francophone. On enchaine avec le R de la responsabilité qu’on est prêt à prendre en tant que citoyen de la communauté francophone. Finalement, il y a l’engagement », explique M. Proulx, en ajoutant que le vendredi est la journée de la fierté francophone et la journée Gisèle Lalonde, en l’honneur de cette dame qui incarnait les quatre valeurs R.A.R.E.
Avec autant d’efforts mis de l’avant par un personnel fier et des élèves engagés, le drapeau flottera encore longtemps.