Puisque la nouvelle année vient de commencer, je propose une liste de souhaits pour les langues officielles pour la nouvelle année. Après des années d’attente et de consultation dans plusieurs dossiers, souhaitons que 2023 soit caractérisée par des passages à l’action.
1) Une sanction royale au projet de loi C-13
En novembre, le Comité permanent des langues officielles s’est retrouvé dans l’impasse à la suite d’une motion du libéral Marc Serré qui visait à assurer l’adoption du projet de loi, qui a pour but de moderniser la Loi sur les langues officielles, avant le congé des Fêtes. Les conservateurs et les bloquistes y sont allés à coups d’amendements, de sous-amendements et de discours interminables pour ralentir les travaux.
Une entente conclue entre les partis prévoit finalement que le projet sera, au mieux, ramené devant les parlementaires pour une troisième lecture vers la mi-février ou le début mars, avant d’être envoyé au Sénat. Le gouvernement devra en faire une priorité législative pour finalement clore ce chapitre de la réforme au courant du printemps et se concentrer sur la mise en œuvre de la loi modernisée.
2) Une cible renouvelée en immigration francophone
L’arrivée à échéance de la cible de 4,4 % en immigration francophone en 2023 est l’occasion de revoir à la hausse les objectifs du gouvernement fédéral en la matière, comme le demande la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada.
Une étude du Commissariat aux langues officielles a montré que, même si la cible actuelle avait était atteinte dès 2008, elle n’aurait pas permis de maintenir le poids démographique francophone, ni de l’accroitre. Il faut en faire plus si l’on souhaite contrer le déclin du poids des francophones à l’extérieur du Québec.
3) Des outils de sélection et de promotion renforcés
Il ne suffit pas de revoir à la hausse les objectifs en immigration francophone, mais aussi de se donner les moyens de ses ambitions. La mise en œuvre dans les prochains mois des récents changements apportés au système d’immigration Entrée Express pourrait être un bon point de départ, avec la mise en place de mesures de recrutement ciblées selon les compétences linguistiques.
4) Un plan d’action pour les langues officielles publié à temps
Le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028 devrait entrer en vigueur le 1er avril 2023. Les consultations pour ce plan se sont déroulées l’été dernier, avec un an de retard par rapport à l’exercice quinquennal précédent. Il ne faudrait toutefois pas que cela cause des délais pour l’octroi de fonds essentiels à l’épanouissement des communautés francophones en situation minoritaire.
5) Des places dans des services de garde francophones à 10 $ par jour
Les accords entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants contiennent des mentions des minorités de langue officielle. Le gouvernement fédéral doit veiller à ce que les francophones ne soient pas laissés pour compte dans la mise en œuvre de ces ententes, dans un contexte de pénurie de places de garderie en français.