Sauvegarder la mémoire orale des aînés, voilà la mission que s’est donnée la Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans (SFOPHO), grâce à la production d’une toute nouvelle série intitulée « Nos aîné.e.s, notre histoire : témoignages d’aîné.e.s francophones d’Orléans. »
La série comprendra quatre vidéos touchant différents thèmes liés à ce que fut la vie des aînés à Orléans.
La première vidéo, lancée le 13 avril à la salle paroissiale Saint-Joseph, portait sur la vie communautaire.
Le projet, financé en grande partie par le programme Nouveaux Horizons pour les aînés du gouvernement du Canada, est le fruit d’une étroite collaboration entre la SFOPHO, un groupe d’étudiants et d’étudiantes provenant des cinq écoles secondaires francophones d’Orléans, ainsi que de l’agence G5 Communications, Jardin Royal Garden et le RAFO.
La vice-présidente de la SFOPHO, Monique Brûlé estime que le projet aura pris environ un an avant d’être réalisé grâce aux quelque 22 000 $ reçus. Si la première émission est finalisée, il reste néanmoins trois autres vidéos à terminer : « En fait, il reste le montage à faire. Toutes les entrevues ont été faites. » Elle espère que d’ici le prochain automne ou l’hiver 2026, toute la série sera complétée et que les Orléanais pourront ainsi entendre ce que la mémoire vive des aînés a à raconter notamment sur l’économie et l’agriculture ou encore, l’éducation, la religion ou la vie culturelle.
Capter et protéger les souvenirs des aîné.e.s, c’est en soi faire œuvre utile. Mais permettre à des jeunes du secondaire d’interviewer ceux-ci, c’est une brillante idée de transmission du savoir.
Les contacts avec les différentes écoles ont été réalisés par Mme Ginette Côté-Orr de la SFOPHO. « Au fond, mon rôle en tant que membre du comité de gestion était d’appuyer Mme Brûlé en ce qui a trait au bon déroulement du projet. Je me suis occupée de recruter des élèves fréquentant les cinq écoles secondaires de la région, afin qu’ils puissent agir à titre d’élèves-intervieweurs auprès des aînés. J’avoue que les directions scolaires étaient emballées par le projet et m’ont fourni des noms d’élèves intéressés à participer. » Elle salue au passage l’aide reçue de la part de M. Sébastien Pharand, directeur de l’école Béatrice-Desloges, et de sa directrice adjointe, Mme Cynthia Bergevin.
Toutefois, ce qui emballe vraiment Mme Côté-Orr, c’est la disponibilité des élèves, sachant que les entrevues ont été notamment réalisées la fin de semaine. Au total, il y a eu 25 heures d’enregistrement. « J’ai été impressionnée par des jeunes tellement matures, dégourdis et intelligents », dit-elle.
Bien que l’agence G5 Communications avait demandé qu’aînés et jeunes soient les plus naturels possibles, les intervieweurs en herbe s’étaient, au contraire, fort bien préparés.
La généalogie et l’histoire sont les passions de Colette Côté, 88 ans. C’est à elle qu’on doit la rédaction de la revue du 150e anniversaire de la paroisse St-Joseph d’Orléans.
Ravie que le tournage se soit bien passé, et encore plus que ce soit sa petite-fille, Éloïse Côté, étudiante en archéologie à l’Université d’Ottawa, qui l’ait interrogée, Colette Côté apprécie que les souvenirs des anciens et des anciennes soient ainsi conservés.
Se rappelant du célèbre Marius Barbeau, qui récoltait dans l’Ontario français chansons et contes des Canadiens français d’antan et qui lui a donné le goût d’enregistrer à son tour des chansons dans des soirées où son grand-père y interprétait des chansons acadiennes, Colette Côté ne compte pas se reposer après tout ce tournage. « J’ai comme projet, grâce au mari d’une autre de mes petites filles, qui possède un drone, de prendre des images aériennes d’Orléans. »
Avec Colette Côté et tous les enregistrements réalisés par la SFOPHO, difficile d’oublier le passé orléanais.