Il y a de ces personnes qui, lorsqu’elles font face à des défis, ne baisseront jamais les bras. Elles se retrousseront plutôt les manches et fonceront sans jamais regarder en arrière.
Âgée aujourd’hui de 17 ans, Camille Rochon fait partie de cette catégorie de personnes remarquables. Diagnostiquée avec la fibrose kystique à l’âge de deux mois, personne ne lui en aurait voulu si elle avait choisi de vivre tranquillement sa jeunesse sans faire trop de vagues.
Mais ça aurait été mal la connaître.
En discutant avec la jeune femme, on découvre à quel point elle est impliquée dans plusieurs choses en même temps et, surtout, à quel point son désir de redonner à la communauté est fort.
Outre son diagnostic qui a fait en sorte qu’elle a participé à plusieurs événements en lien avec cette maladie dès un jeune âge, Camille se rappelle avoir prêté main-forte à sa grand-mère alors qu’elle n’avait que 9 ou 10 ans : « Elle faisait beaucoup de choses pour l’église St-Joseph. Je l’ai donc aidée avec des ventes de pâtisseries, des soupers spaghettis et d’autres choses comme ça dans la communauté. »
Elle se souvient aussi d’avoir joué avec des jeunes qui attendaient leurs rendez-vous dentaires à La Cité, qui organisait des cliniques pour les moins fortunés.
Son plus gros coup pouce à la société a été lorsqu’elle et sa famille ont appris l’existence du Trikafta, « le premier médicament qui vient essayer de modifier le gène qui cause la fibrose kystique. Ça ne guérit pas, mais ça arrête le dommage futur », explique Camille.
Par contre, ce médicament présent aux États-Unis n’était pas disponible au Canada. « J’avais à peu près 11 ans et c’est à cet âge-là qu’on commence à être plus malade, donc mes parents voulaient que je prenne ce médicament. »
Avec ses parents, Camille s’est mise à rencontrer plusieurs parlementaires, incluant la députée Marie-France Lalonde, en plus de faire une tournée des médias qui lui a permis de faire passer son message à la radio et aux nouvelles.
À l’âge de 12 ans, elle a pu commencer à prendre le médicament, qui était maintenant autorisé au Canada. Après cinq ans, Camille avoue que ses effets sont remarquables : « J’aime la course et je peux courir des 10 km. À mon âge, les médecins avaient dit à mes parents que j’aurais peut-être déjà eu une transplantation de poumons. »
Malgré tout, la maladie demeure présente et Camille mentionne avoir été hospitalisée alors qu’elle était en 8e année en raison d’eau sur le poumon. Mais, une fois de plus, elle est sortie de cette expérience avec les manches retroussées : « Quand je suis sortie, je me suis dit que la vie était trop courte. Je me suis donc trouvé un emploi à la résidence Jardin Royal. J’ai commencé dans la cuisine et maintenant je suis rendue aide-infirmière. »
N’oublions pas que, à travers tout cela, Camille est une élève engagée, étant capitaine de son équipe d’impro et première ministre du gouvernement des élèves.
« Avec tout ce qui est arrivé, j’ai le goût de la vie et de tout essayer. Être occupée, ça m’apporte du bonheur. Je n’aime pas rien faire, je suis toujours en train de faire quelque chose. En même temps, quand j’étais jeune, d’autres personnes avec la fibrose kystique m’ont donné le goût de faire des choses. Donc, des fois, j’espère peut-être être un modèle pour quelqu’un d’autre », dit-elle.
Tout ce travail qu’elle a fait au fil des ans n’est pas passé inaperçu. En effet, le 29 mars dernier, la Fondation franco-ontarienne lui a décerné son prix jeunesse lors de la 10e édition de sa Soirée Saphir, qui récompense des femmes s’étant démarquées dans différents milieux francophones en Ontario.
« C’est un grand honneur pour moi d’être reconnue au niveau provincial. Je suis vraiment reconnaissante. Des fois, ça fait du bien de voir qu’on fait quelque chose qui compte avec tous nos efforts », conclut-elle.